Sélection disques 2019

Rédigé par costello22 / 14 décembre 2019 /

Les meilleurs disques de 2019

Nick Cave & The Bad Seeds / Ghosteen

Une nouvelle masterpiece dans l'oeuvre de Nick Cave, centrée essentiellement sur la la dissection du sentiment de perte à la suite de la disparition tragique de son fils en 2015. Il ressort pourtant quelque chose d'incroyablement lumineux de ce disque qui compte déjà parmi les meilleurs du songwriter australien et qui impose sa beauté tragique avec une ferveur rare et bouleversante. Magnifique.

Baptiste W Hamon / Soleil, soleil bleu

Ce type est un miracle, capable de s'approprier un classique de Townes Van Zandt au plus près de l'idiome, "Waitin around to die", comme de composer un hommage en français au songwriter texan en évitant tous les écueils inhérents à ce genre d'exercice. Fan de Townes Van Zandt donc, de Cohen et de tous les meilleurs songwriters américains, Baptiste Hamon réussit le prodige d'écrire de grandes chansons dans la langue de Brassens tout en sonnant comme leur digne héritier musical. Ce deuxième album, tout en creusant la même veine d'une americana à la française, explore avec brio de nouveaux territoires ("Bloody Mary"). Ne passez pas à côté de Baptiste Hamon !

Yola / Walk through fire

Produit par Dan Auerbach, moitié du groupe The Black Keys, le premier album de Yola, anglaise d'origine Ghanéenne, est un des meilleurs disques de country soul entendus depuis longtemps, au point que l'on doute de l'origine géographique de la dame tant elle arpente les mêmes territoires américains que Dan Penn ou Glenn Campbell, parangons du genre. On soulignera le travail d'orfèvre de Dan Auerbach, excellent connaisseur du patrimoine musical américain, qui trouve la juste note pour habiller les chansons de Yola

Van Morrison / Three Chords & the Truth

Ce sixième album en quatre ans permet de retrouver Van au meilleur de sa forme. Il signe l'essentiel des compositions ce qui ne lui était pas arrivé depuis longtemps. La voix n'accuse nullement le poids des ans. Au contraire, cela fait longtemps que l'on ne l'avait entendu délivrer une telle énergie et quelques compositions mériteraient de figurer au panthéon de l'oeuvre exceptionnelle de Van the Man. Un plaisir qu'il serait dommage de bouder, pas sûr que l'on puisse retrouver notre irlandais préféré aussi inspiré avant longtemps.

Purple Mountains / Purple Mountains

Pour ceux qui suivaient la carrière erratique de David Berman, depuis les albums magnifiques des Silver Jews dans les années 90, la parution inattendue de ce disque des Purple Mountains sonnait comme la promesse de nouveaux trésors à découvrir goulûment. Las, quelques semaines après la parution de l'album et quelques jours avant de partir en tournée, un communiqué laconique de son label annonçait, à la stupeur générale, la mort du songwriter américain. Berman a choisi de mettre fin à ses jours à l'aube d'une nouvelle avenuture qui laissait augurer de belles promesses tant cet album éponyme est une formidable réussite. On retrouve ici ce qui a toujours fait la magie de ses précédents travaux, une évidence et une clarté d'écriture qui font sonner n'importe laquelle de ses chansons comme des classiques instantanés. Une oeuvre unique qu'il est encore temps de découvrir pour ceux qui auraient raté les épisodes précédents.

Rival Sons / Feral roots

Un peu comme les Black Crowes en leur temps (30 ans déjà), les Rival Sons sont les hérauts d'un rock revival assumé, toutes guitares en avant. Mais le groupe se révèle de plus en plus impressionnant au fil des albums, porté par un excellent chanteur, Jay Buchanan, et les guitares affûtées de son compère Scott Holiday. Certains seront allergiques à l'influence très seventies de l'ensemble mais il serait dommage de passer à côté de morceaux aussi réussis que la chanson titre ou du gospel rock qui clôt l'album (Shooting Star). Album après album, Rival Sons dépasse ses influences et s'affirme aujourd'hui comme le meilleur groupe de rock classique, puissant et habité comme l'ont pu l'être en leur temps Led Zeppelin ou Aérosmith

Leonard Cohen / Thanks for the dance

La dernière livraison posthume du maître ! Une offrande, inespérée pour tous les fans inconsolables depuis son décès en 2016, essentiellement composée des démos de son dernier album, le magnifique "You want it Darker", mises en musique ici par son fils Adam. Ces neuf chansons témoignent, s'il en était besoin, du génie du songwriter canadien dont la disparition laisse, définitivement cette fois ci, un vide incommensurable.

Michael Kiwanuka / KIWANUKA

Déjà repéré ici en 2012, Michael Kiwanuka a connu le succès mondial avec son deuxième album, Love and Hate (2016). Son nouvel album, tout simplement baptisé Kiwanuka, est encore plus abouti que le précédent et confirme le formidable potentiel de ce jeune soulman anglais d'ascendance ougandaise. Kiwanuka est un fin connaisseur des musiques noires qu'il s'approprie remarquablement pour les faire sonner résolument actuelles. Mais ce travail de mémoire s'appuie avant tout sur une grande qualité d'écriture, au point que ce "KIWANUKA" ne souffre d'aucune faiblesse et plane à un très haut niveau, bien au dessus de la concurrence, pourtant rude dans le revival Soul.

Les commentaires sont fermés.