A night in San Francisco

Rédigé par Rock critique / 30 mai 1994 /

Un double album live de Van Morrison enregistré lors de sa tournée américaine de 93 avec groupe, cuivres, choeurs, Georgie Fame à l’orgue et une brève apparition de John Lee Hooker sur “Gloria”. Si on s’intéresse à la carrière de Van et qu’on l’a suivi ces dernières années, pas de surprises. Ça roule, sur des tempos ternaires, un rythm’n’blues très teinté de jazz (beaucoup de solos, orgue, guitare, trompette, sax, pas toujours passionnants, c’est la loi du genre), une pléiade de “classiques”, des reprises de vieux blues et des morceaux plus récents, le tout survolé par la grande voix de l’homme.

Comme le précédent (“Too Long In Exile”), cet album oscille entre émotion et bazar jazzy-Prisunic aux arrangements douteux, ou convenus. Pas rock’n’roll pour deux sous, je préfère vous prévenir. On aime ou on n’ai-me pas, mais si on ne connaît pas, ce n’est peut-être pas par là qu’il faut aborder l’oeuvre. il y a plusieurs périodes dans la carrière de Van Morrison, grosso modo, tes débuts avec Them (“Gloria”), puis un passage par des essais de synthèse jazz-folk-ce-que-vous-voulez totalement originaux qui culminent avec l’album “Astral Weeks”.

De tout cela, point d’écho ici. Enfin, à partir du milieu des seventies jusqu’à aujourd’hui, un son plus clean, assez américain, pour un funk jazzy parfois légèrement soporifique. Vous m’avez compris si vous êtes un fan, achetez cet album, il n’est pas mauvais. Si vous voulez découvrir une musique forte, belle, originale et touchante, commencez par un autre.

Source

Stan CUESTA, in Rock&Folk, mai 1994


Le plus grand chanteur vivant. Live. Enregistré en 93, lors de la dernière tournée américaine. A l’orgue, Georgie « I say Yeah Yeah ! » Fame. Que des titres grandioses, quant aux versions…. Van the man serait a capella, ce serait aussi bien. Le premier CD est frustrant. « My funny Valentine » est le tout dernier titre, et après une attente interminable, on n’entend que quelques mesures du chef d’oeuvre, massacré à toute vitesse. Le second CD est plus intéressant : « Gloria » couplé à « Shakin all over » avec John Lee Hooker, « Lonely Avenue » et, merveille des merveilles, « You send me », la plus belle chanson de Sam Cooke. Evidemment, quels que soient les morceaux, il chante n’importe comment.

Mais Van Morrison qui s’en fout, c’est quand même mieux que (qui a dit Bono ?) n’importe qui d’autre qui fait des efforts. O.K. ! Je vais vous confier un secret : Van Morrison a un jour réalisé un des cinq plus grands disques de tous les temps, et ça s’appelle « Astral Weeks ». Une fois que vous l’aurez acheté, s’il vous reste un peu d’argent, vous pourrez toujours vous procurer ce live.

Source

Daniel DARC, in Best n°310, juin 1994

Les commentaires sont fermés.